You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.
ROMA : La très forte hausse des prix de l’immobilier depuis le début de la pandémie menace d’exclure du marché toute une génération de jeunes acheteurs. La situation est telle que certains parents donnent carrément à leurs enfants adultes l’argent dont ils ont besoin pour la mise de fonds. Mais en ont-ils les moyens?
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ROB : Aujourd’hui, des parents d’enfants de la génération Z et de milléniaux nous expliquent comment ils aident leurs enfants à acheter une maison, et ce que cela signifie pour leurs propres finances.
ROMA : Bienvenue à Test de résistance, une baladodiffusion sur les finances personnelles pour les membres de la génération Z et les milléniaux. Je m’appelle Roma Luciw, je suis rédactrice en chef de la rubrique des finances personnelles du Globe and Mail.
ROB : Et je suis Rob Carrick, chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail.
ROMA: Cela fait des années que les parents qui peuvent se permettre de le faire, qui en ont les moyens, aident leurs enfants à entrer sur le marché immobilier. La banque de papa et maman n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, et qu’il faut souligner, c’est l’ampleur de cette aide, le montant qui change de mains dans le but précis d’acheter une maison. C’est ce que souligne un rapport de la CIBC publié l’automne dernier. Pouvez-vous nous parler de ce rapport, Rob?
ROB : Eh bien, ce rapport m’a beaucoup intéressé, car j’attendais depuis des années de connaître le montant de l’aide des parents pour permettre à leurs enfants d’acheter leur première maison ou leur premier appartement. La réponse est simple : ce montant est très élevé. Le rapport révèle que les parents avaient donné à leurs enfants plus de 10 milliards de dollars en mise de fonds au cours de l’année précédente. Cela représente environ 10 % du total des mises de fonds versées au cours de cette période, et environ 30 % des acheteurs de maison avaient bénéficié d’une telle aide, qui s’élevait en moyenne à 82 000 $. Dans certaines grandes villes, le montant était encore plus élevé. Il y a donc un nombre important d’acheteurs qui reçoivent de l’aide, et cette aide est considérable. Que pensez-vous de ces chiffres?
ROMA : Ce que je pense, c’est que ce rapport montre clairement à quel point le montant de la mise de fonds est devenu élevé, et que le fait de recevoir une telle somme de la part des parents change vraiment la donne. Ces sommes énormes creusent l’écart entre les jeunes adultes qui peuvent en bénéficier et ceux qui n’y ont pas droit. En fait, on peut dire qu’il y a les parents qui sont en mesure de fournir cette aide, et ceux qui ne peuvent pas le faire. Dans certains cas, cela fait la différence entre la possibilité ou l’impossibilité d’accéder au marché immobilier.
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Le dernier rapport nous présente des chiffres, mais nous voulions entendre des parents qui vivent cette situation. Nous avons donc demandé aux lecteurs du Globe and Mail de nous écrire et de nous raconter leur histoire. Nous voulions savoir ce qu’ils pensaient de cette aide financière destinée à leurs enfants. Leurs enfants leur demandent-ils de l’argent? Ont-ils volontairement proposé une telle aide? Se sont-ils sentis sous pression? Ont-ils été gênés? Se sont-ils inquiétés des conséquences sur leurs propres finances, sur leur retraite? Et dans quelle mesure cette situation était-elle courante dans leur groupe d’amis?
ROB : Test de résistance est une baladodiffusion destinée aux milléniaux et aux membres de la génération Z. Mais pour ce sujet, nous avons voulu passer le micro à leurs parents, pour savoir comment ils vivent cette nouvelle pression de devoir fournir une mise de fonds non négligeable. Parce que nous voulions vous faire écouter certaines des réponses, nous avons demandé à deux amis de l’émission, Linda et Michael, de les lire à haute voix. Voici donc ce que nos lecteurs nous ont dit :
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LINDA : Nous vivons cette situation actuellement. Nous en avons beaucoup discuté et nous avons décidé de ne pas donner d’argent. Nous nous sentons vraiment minables de ne pas aider nos enfants, mais c’est un trop grand risque pour nous.
MICHAEL: Ma belle-fille de Toronto et son conjoint ont clairement laissé entendre qu’ils estiment que les parents disposant de ressources suffisantes ont l’obligation morale d’aider leurs enfants à acheter une maison. J’ai à ma disposition des ressources qui pourraient les aider, mais, pour plusieurs raisons, je ne suis pas encore prêt à le faire. Il y a deux raisons principales. Premièrement, ils ne sont pas encore mariés, même si ma fille souhaite ce mariage.
Deuxièmement, à 68 ans, je suis proche de la retraite, mais je n’ai pas encore une idée précise de ce que je ressentirai par rapport à ma situation financière dans quelques années, lorsque je n’aurai plus aucun revenu.
LINDA: Jusqu’à présent, je n’ai pas encore eu à aider mes enfants à acheter une maison. Ils ont 20, 25 et 27 ans. Nous avons préféré les aider en leur payant leurs études et en leur permettant de vivre avec nous sans payer de loyer ni partager les frais.
Récemment, j’ai observé dans mon entourage que les jeunes de l’âge de mes enfants ont tendance à recevoir une aide financière de leurs parents pour pouvoir acheter un appartement ou une maison, dans un marché immobilier que je sais surévalué et complètement fou.
Cet argent est un cadeau, et il n’y a en général pas de conditions. Personne n’est tenu de gagner votre vie à votre place, c’est à vous de le faire vous-même. Les personnes les plus heureuses que je connaisse ont réussi seules, et elles en sont fières.
Mais c’est quand même frustrant de voir ce qui se passe, et je me surprends à m’y laisser prendre, car ma fille, en particulier, est vraiment déprimée par la manne dont bénéficient les jeunes de son âge.
MICHAEL : J’ai récemment aidé mes deux enfants à acheter une maison. Mon fils a acheté un appartement modeste de deux chambres à Vancouver. Ma fille et son compagnon, qui ont un bébé, ont pu acheter une maison à Victoria. Aucun de mes enfants n’avait demandé mon aide. Ils m’ont tous deux demandé pourquoi je faisais cela alors que j’aurais pu dépenser l’argent pour moi, pour autre chose. Je leur ai répondu qu’en toute honnêteté, l’argent ne pouvait pas m’apporter plus de bonheur qu’en les aidant à acheter leur première maison. Je vis bien, mais sans extravagance, et ce cadeau ne devrait pas avoir d’incidence importante sur mon mode de vie.
Après tout, ce sont mes enfants, et nous avons décidé de nous servir de notre situation privilégiée.
Il me semble injuste que l’acquisition d’une maison ne soit plus envisageable, même pour les jeunes qui travaillent dur et qui mettent de l’argent de côté. En fait, il faut presque avoir gagné à la loterie de la vie et avoir des parents baby-boomers qui ont de l’argent à dépenser.
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ROB : Alors que certains parents prêtent à leurs enfants adultes l’argent de la mise de fonds, d’autres font don de cet argent, sans condition. Purement et simplement. J’ai parlé avec une résidante de Saskatoon qui a décidé de faire cela pour sa fille de 32 ans. Voici la conversation que nous avons eue.
ROB : Commençons par vous... Pouvez-vous nous parler un peu de vous?
MARIE : J’approche de la fin de la cinquantaine. Je suis fonctionnaire. J’ai un régime de retraite à prestations déterminées. Je vis de façon très frugale, donc je n’ai pas d’inquiétudes financières. Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de beaucoup pour vivre.
ROB : Parlez-moi de la discussion que vous avez eue avec votre fille et au cours de laquelle vous avez évoqué l’idée de l’aider à acheter sa maison?
MARIE : Ce n’a pas vraiment été une discussion. En fait, juste avant Noël, je suis allée me promener avec elle et son mari, et je leur ai dit que je voulais les aider à acheter une maison. Ils m’ont dit que ce serait formidable.
Ils s’attendaient sans doute à recevoir 20 000, 30 000 dollars. Alors, quand je leur ai donné le chèque de 150 000 $, ils ont été époustouflés. Ils ne voulaient pas me priver de ma sécurité future, mais je leur ai dit que c’était de l’argent en surplus, et qu’ils finiraient de toute manière par le recevoir. Alors, pourquoi ne pas le leur donner dès maintenant?
ROB : Avez-vous posé des conditions à ce cadeau que vous leur avez fait?
MARIE : Aucune condition. J’ai réfléchi à certaines conditions possibles. Un ami m’a dit que je ferais mieux de leur prêter cet argent pour que, si le mari de ma fille la quitte un jour, la moitié de l’argent ne lui revienne pas. Mais j’ai conclu que si j’agissais ainsi, ils hésiteraient à accepter l’argent. J’ai également pensé que son père, dont je suis divorcée depuis 20 ans, et les parents du mari de ma fille pourraient eux aussi donner un peu d’argent, d’autant qu’ils sont dans une meilleure situation financière que moi. J’ai donc pensé que je pourrais dire à ma fille que je lui donnerais 50 000 $ à condition que les autres parents donnent la même somme. Je pensais que ce serait juste, mais je me suis rendu compte que ce n’était pas possible. Tous les parents n’ont pas la même philosophie et ne sont pas prêts à donner de l’argent à leurs enfants. En fait, j’en ai parlé à ma fille et son mari, et ils m’ont dit que les autres parents ne leur donneraient pas d’argent, mais qu’ils leur rendent beaucoup de services. Dans leur cas, il s’agit plutôt d’une aide en nature.
ROB : Vous avez dit que le cadeau était votre idée. Avez-vous ressenti une certaine pression pour aider votre fille?
MARIE : Je n’ai ressenti aucune pression, mais j’ai lu dans des articles du Globe and Mail, entre autres, que beaucoup d’enfants font appel à la banque de papa et maman pour acheter une maison. Et j’ai compris, notamment avec l’expérience d’une nièce, qu’il devient presque impossible financièrement pour les jeunes, pour les milléniaux, d’acheter une maison sans une certaine forme d’aide. Je me suis donc dit : pourquoi ne pas aider? Surtout que je suis en mesure de le faire.
ROB : Quelle a été la réaction de votre famille et de vos amis à ce cadeau que vous avez fait à votre fille?
MARIE : La seule autre personne qui est au courant, c’est mon père, et il a pensé que c’était extrêmement généreux. Mon père... Je viens d’un milieu ouvrier. Nous étions très, très pauvres et nous n’avons jamais pu compter sur une telle aide, parce que ce n’était pas possible. Et pour mon père, c’est une somme importante. Mais pour moi, c’est... C’est de l’argent en surplus. En tout cas, il était vraiment étonné que je prenne cette décision. Mais je ne l’ai dit à personne d’autre parce que j’avais l’impression que je ne voulais pas avoir l’air de me vanter. Et si j’en parlais à mes neveux et nièces qui ont acheté des maisons avec leur propre argent, ils se demanderaient pourquoi leurs parents, qui sont plus riches que moi, ne les ont pas aidés de la même manière. Donc, nous préférons agir dans la discrétion. Et ma fille et son mari ne m’ont pas dit non plus qu’ils en avaient parlé à leurs parents ou à leurs amis. Il vaut sans doute mieux que cela reste entre nous.
ROB : Avez-vous parlé à votre fille et à son mari de ce qu’il en coûte de posséder une maison, de la faire fonctionner et de la maintenir en bon état? Sont-ils préparés à cet aspect de la propriété?
MARIE : Non, mais ce serait une conversation intéressante. Je pense qu’ils le comprennent parce qu’ils ont des amis qui sont déjà propriétaires. Mais en ce moment, ils sont locataires et ce sont eux qui paient tout, sauf l’hypothèque et l’assurance habitation. Mais je pense qu’ils sont tous les deux très équilibrés. Donc, ils comprendront, mais je ne leur en ai pas encore parlé. J’allais leur parler de l’assurance habitation, du fait que tout coûte plus cher, et des autres aspects dont ils doivent s’occuper. En fait, je suis en train de préparer un document sur la façon d’acheter une maison qui dévoile tout, sans chercher à maquiller la réalité. Parce qu’ils ont regardé des maisons et ils sont vraiment enthousiastes quand ils voient une salle de bain et une cuisine modernes. Mais je veux leur dire qu’ils doivent regarder attentivement la chaudière, l’électricité, la plomberie, le toit et toutes ces choses, et je suis en train d’assembler un document qui les aidera à le faire.
ROB : Pour finir, pouvez-vous nous dire comment vous vous sentez d’avoir donné cet argent à votre fille?
MARIE : Ce que je ressens? Je suis vraiment heureuse, et pleine de gratitude d’avoir eu cet argent en surplus à donner, et d’avoir pu donner un coup de pouce et un bon départ à ma fille. Ma fille et son mari sont dans la trentaine et n’ont pas encore pu acheter de maison, alors que j’ai été en mesure de le faire dans la vingtaine, parce que les prix étaient vraiment très bas à l’époque. Je suis donc rassurée de savoir qu’ils vont pouvoir acheter une maison dans un quartier correct. Et je leur permets de prendre un bon départ.
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ROMA : Après la pause, je m’entretiendrai avec un couple de l’Alberta qui a aidé son fils cadet à avoir la mise de fonds nécessaire, et à payer d’autres frais de subsistance.
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ROMA : Prendre sa retraite signifie vivre avec un revenu fixe. Alors, aider ses enfants de 20 ou 30 ans à acheter une maison et à payer d’autres dépenses peut changer radicalement la situation financière d’un retraité. J’ai parlé avec un couple d’Albertains en semi-retraite au sujet de l’aide qu’ils ont fournie à leur fils de 28 ans pour la mise de fonds en vue d’acheter une maison et pour payer d’autres factures. Voici une partie de notre conversation.
TRACEY : Je m’appelle Tracy et j’ai 62 ans. J’ai pris ma retraite récemment, à 60 ans. Je suis infirmière diplômée, depuis le début de ma vingtaine.
BOB : Je m’appelle Bob. J’ai 66 ans. Je suis un chercheur scientifique à la retraite. J’ai pris ma retraite en 2019.
BOB : Je dirais que nous faisons partie de la classe moyenne. Nous avons une situation financière assez stable à la retraite grâce à mon régime de retraite à prestations déterminées. C’est un élément très important. Nous avons une quantité raisonnable de placements. Je ne sais pas si vous avez besoin des chiffres en dollars, mais la plupart de ces placements se trouvent dans des comptes d’épargne libres d’impôt. Quelques REER, et plus récemment un compte non enregistré lorsque nous avons vendu ce qui était notre résidence principale. Nous avons donc un peu d’argent dans ce compte.
ROMA : Donc, vous avez une situation financière avantageuse. Combien d’enfants avez-vous?
TRACEY : Nous avons trois fils, tous nés ici, au Canada. Ils sont tous Canadiens. Le plus jeune a 25 ans. Celui du milieu a 28 ans et l’aîné a 30 ans. Ils ont tous un emploi, sauf un, au chômage, qui cherche un emploi.
ROMA : Vous avez récemment investi 62 000 $ de votre argent pour que votre deuxième fils puisse acheter une maison. Est-ce exact?
TRACEY : C’est exact, oui. Je croyais que c’était 50 000, mais en fait, c’est 62?
BOB : Oui, c’est passé à 62.
ROMA : Bob et Tracey voulaient que leur deuxième fils, qui vit avec un handicap qui limite le genre de travail qu’il peut faire, soit propriétaire de son logement. Au début, ils pensaient pouvoir utiliser l’argent de son REEI, son régime enregistré d’épargne-invalidité.
BOB : Nous avons donc contacté la banque, nous avions fait des recherches et elle a approuvé un prêt hypothécaire pour lui, avec une certaine limite, et une partie de la mise de fonds devait provenir de son REEI. Cependant, après avoir versé une mise de fonds sur la maison, nous avons découvert qu’avec le REEI, contrairement au REER, il est impossible d’utiliser l’argent de cette manière. C’est pourquoi nous avons fini par verser le montant total de la mise de fonds. Et nous avons acheté la maison en pensant qu’il serait plus indépendant... pour l’aider. Il n’avait pas la possibilité de réunir assez d’argent pour la mise de fonds. Cela nous convenait, à ce moment-là.
ROMA : Le coût des versements hypothécaires de votre fils, l’aide financière que vous lui avez apportée, quelles conséquences cela a-t-il sur votre retraite ou sur votre propre situation financière?
BOB : Avant de vendre notre résidence principale, nous avions de vrais problèmes de liquidités. Nous avons donc fini par la vendre en août l’an dernier, et nous sommes devenus locataires. C’est une maison plus petite, et elle a aussi besoin de rénovations.
TRACEY : Les impôts sont moins élevés...
BOB : Oui, moins d’impôts, évidemment. Nous avons un revenu assez stable avec ma retraite, et pas trop de dépenses... Notre situation financière semble plutôt bonne. Mais avec les autres dépenses qui arrivent maintenant, avant que notre fils ne perde son emploi et avant que ce variant Omicron ne frappe. Nous avons aussi une propriété à l’étranger, où nous espérons prendre notre retraite. Nous voulons y faire des rénovations importantes, ajouter une chambre et une salle de bain. C’est un tout petit bungalow de trois chambres et une salle de bain. Tout cela a forcément des conséquences sur notre planification future et sur ce que nous pouvons nous permettre de faire.
ROMA : À quoi ressemblerait votre retraite idéale?
BOB : Je serais sur un voilier, naviguant autour de Brisbane. Et sur ma moto, à parcourir les routes de campagne, à camper et à voyager.
TRACEY : Nous avons eu beaucoup de chance. Nous sommes retournés en Australie, nous avons fait beaucoup de choses formidables, nous nous sommes vraiment amusés. Mais je m’inquiète de laisser notre fils ici, car notre aîné, qui est pratiquement son voisin, travaille beaucoup et est vraiment très occupé. Et je n’ai pas envie de faire porter cette responsabilité à nos deux autres garçons, même s’ils sont toujours là en cas de besoin. Évidemment, nous pourrions passer six mois là-bas, et six mois ici. Il y a de très nombreuses possibilités.
ROMA : Mais quel problème cela pose-t-il de laisser vos fils, ne sont-ils pas tous stables et bien installés?
BOB : Eh bien, je pense que deux d’entre eux vont bien. Mais il y en a un pour lequel nous avons des inquiétudes. Je m’inquiète en fait surtout pour mon fils cadet et pour mon père. Je ne sais pas si les autres parents sont comme nous. Vous savez, nous avons le sentiment que nous devons prendre soin de nos enfants.
TRACEY : Je pense que c’est une responsabilité que vivent la plupart des parents, dans une certaine mesure. Nous sommes là pour eux. Pour vous dire la vérité, je suis déchirée entre deux mondes parce que j’ai toujours rêvé de retourner en Australie. Et 20 ou 30 ans après mon arrivée, je suis encore ici. Bien sûr, j’aime aussi le Canada, ne vous y trompez pas, j’ai tout fait ici. J’ai eu mes enfants ici, je me suis mariée ici. Tout. Mais je n’ai pas une grande famille ici. Ma famille est plus proche ici, au Canada, qu’en Australie.
ROMA : Comment vous sentez-vous, en tant que parents, dans le marché immobilier d’aujourd’hui, dans l’économie d’aujourd’hui, avec toutes les pressions supplémentaires que la COVID a provoquées? Ressentez-vous une pression, pensez-vous qu’une partie de la responsabilité parentale consiste à procurer à ses enfants un endroit où ils pourront vivre?
BOB : Je crois que oui. Je pense que nous avions pris la décision avant la COVID. J’ai fait asseoir mes deux fils pour leur expliquer ce que nous faisions, et je leur ai aussi dit que tout finirait par s’égaliser, avec le temps.
ROMA : Et on dirait que vous avez tous les deux l’impression que cette aide financière est encore plus nécessaire maintenant.
BOB : Je le pense, oui, sans aucun doute. Surtout avec le coût du logement. Notre plus jeune fils à Vancouver ne pourra jamais, même s’il travaille dur et fait même des heures supplémentaires, avoir une mise de fonds suffisante pour acheter une maison là-bas. Ce serait vraiment difficile. Alors, si nous pouvons l’aider, nous le ferons sans hésiter.
ROMA : Qu’est-ce que cela vous fait, d’aider vos fils financièrement?
BOB : Je suis heureux de les aider. Je ne peux même pas imaginer ne pas le faire. Et nous le faisons du mieux que nous pouvons. Nous devons tout de même examiner la situation et décider dans quelle mesure nous voulons le faire. Pour l’instant, nous essayons plutôt d’aider l’un de nos fils à changer le mode de vie, afin qu’il soit plus stable financièrement à l’avenir, et nous aidons les deux autres du mieux que nous pouvons. Et quand leurs priorités changeront, nous serons bien placés pour les aider. Si tous les trois vivaient à Vancouver ou à Toronto et avaient besoin d’une mise de fonds... Je pense que ce serait presque impossible. Je ne sais pas comment les gens font là-bas, sans prendre une nouvelle hypothèque sur leur propre maison. Nous avons de la chance en Alberta, le coût du logement est assez bas.
ROMA : Pensez-vous que les parents ont l’obligation de fournir ce genre d’aide financière à leurs enfants adultes?
Tracey : Ça ne devrait pas être une obligation.
BOB : Je pense que c’est plus un choix personnel qu’une obligation. Et bien sûr, la situation de chacun est différente. Pour notre part en tout cas, nous ne nous sentons pas du tout obligés de le faire. C’est quelque chose que nous pouvons faire, et nous le faisons avec plaisir. Je veux dire, mon père était comptable et il était très strict avec l’argent. Comme son père, en fait. Comptables tous les deux. Quand nous avons eu des difficultés, quand nous sommes revenus au Canada pour la première fois, Tracey a dû trouver un emploi. Et nous avons eu besoin d’une deuxième voiture. Nous sommes allés demander un prêt personnel à la banque. Je crois que c’était au début des années 90, et les taux d’intérêt tournaient autour de 17 ou 18 %. Mon père a décidé de nous aider en nous accordant un prêt à 12 %. Nous lui avons fait des chèques postdatés pour le rembourser. Évidemment, il s’est assuré que nous remboursions jusqu’au dernier cent. Et il m’a répété à plusieurs reprises qu’il ne faut pas donner d’argent à ses enfants. Car à long terme, cela ne les aide pas financièrement.
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ROB : Une chose me vient à l’esprit en écoutant ces parents parler de l’aide aux enfants : les membres de la génération Z et les milléniaux pourraient être la première génération de jeunes parents qui entrent dans la phase de vie où ils fondent une famille en sachant qu’ils devront aider leurs enfants à acheter une maison, quand ils seront plus âgés. Bien sûr, je sais qu’ils penseront à la garderie, aux différentes activités, puis à l’université, mais je pense qu’ils devraient y songer dès le début. Peut-on mettre un peu d’argent de côté pour que nos enfants puissent acheter une maison? Même si ce n’est qu’un petit montant chaque mois, en plus du régime enregistré d’épargne-études. Je crois que davantage de familles vont penser à ce fonds pour l’achat d’une maison.
ROMA : En fait, j’espère que les discussions, comme celle que nous avons eue aujourd’hui, permettront au moins à ceux qui nous écoutent de comprendre que de telles mises de fonds existent. Et le fait d’avoir des rapports avec des chiffres à ce sujet, et de prendre connaissance de ce genre de renseignements, les aidera à réaliser que si certains peuvent se lancer sur le marché immobilier, c’est grâce à cette aide dont ils bénéficient. C’est bien, comme vous l’avez décrit, l’ingrédient secret. Je l’ai déjà dit, c’est bien un changement de règles du jeu pour l’accession à la propriété.
ROB : Il y a trois choses à retenir de l’épisode d’aujourd’hui.
- Les parents ne doivent pas se mettre dans une situation financière précaire pour aider leurs enfants à acheter une maison.
- Pour les milléniaux et les membres de la génération Z, n’oubliez pas que vos parents ont peut-être besoin de toutes leurs économies pour pouvoir rester financièrement indépendants à la retraite.
- Soyez attentifs à ce qu’il advient des dons et des prêts pour la mise de fonds en cas de séparation ou de divorce d’un jeune couple : il est préférable de consulter un avocat ou un notaire au préalable.
[TRANSITION MUSICALE EN FONDU]
Merci d’avoir écouté Test de résistance. Cette émission a été produite par Amy Chan et Zahra Khozema. Kyle Fulton était responsable de l’ingénierie du son et du montage. Notre productrice exécutive est Kiran Rana.
ROB : Merci à nos invités qui nous ont raconté leurs histoires. Si vous avez aimé ce que vous avez écouté, donnez-nous une note de cinq étoiles et laissez un commentaire positif sur Apple Podcasts.
Vous trouverez Test de résistance (Stress Test en anglais) sur Apple Podcasts, Google Play, Spotify ou votre application de baladodiffusion préférée.
Vous pouvez aussi nous trouver sur le site du Globe and Mail.com, où nous abordons toutes les facettes des finances personnelles. Dans notre prochain épisode, nous nous entretiendrons avec des membres de la génération Z et des milléniaux qui investissent dans les cryptomonnaies. Et nous prendrons connaissance des avantages et des inconvénients. Merci de nous avoir écoutes.