You had your best-laid plans and then COVID-19 came along and hammered the entire economy. But you’ve got this – if you have the right information. Join Rob Carrick and Roma Luciw on Stress Test, a podcast guiding you through one of the biggest challenges your finances will ever face.
ROB : La forte inflation mettait déjà à mal le porte-monnaie des Canadiens. Et puis, le prix de l’essence a grimpé en flèche.
ROMA : Du jour au lendemain, les flux Instagram et TikTok de bébés, de brunchs et de soirées se sont transformés en vidéos de pompes à essence, avec des prix qui augmentaient de plus en plus.
COMPILATION SONORE TIKTOK (34 secondes)
Pas les moyens de prendre de l’essence, trop fauché pour faire le plein, le prix de l’essence au Canada : Je n’en peux plus d’entendre les Canadiens se plaindre du prix élevé de l’essence. Trouvez-vous un quatrième emploi si cela vous inquiète. Ou faites une maîtrise en stabilité financière et les études nécessaires pour devenir médecin. Ou alors, dépensez 100 000 $ pour acheter une voiture électrique si vous voulez économiser de l’argent. Vous voyez, c’est possible!
ROB : Nous savons que les membres de la génération du millénaire sont aussi attachés à la possession d’une voiture que les générations précédentes, et que le transport pèse lourd sur le budget de nos jours.
ROMA : Bienvenue à Test de résistance, une baladodiffusion sur les finances personnelles pour les milléniaux et les membres de la Génération Z.
ROB : Je m’appelle Rob Carrick. Je suis chroniqueur en finances personnelles au Globe and Mail.
ROMA : Et je suis Roma Luciw, rédactrice en chef de la rubrique des finances personnelles.
ROB : Aujourd’hui, nous parlons de voitures, l’un des achats les plus importants que les gens font dans leur vie. Avec le prix de l’essence, nous nous demandons si c’est le bon moment pour acheter un véhicule électrique. Roma, l’augmentation du prix de l’essence a-t-elle eu un impact important pour vous?
ROMA : Énorme. Rien n’a rendu cela plus évident qu’un voyage en voiture que nous avons fait récemment. Nous avons des amis qui vivent aux États-Unis et nous avons décidé d’aller leur rendre visite, lorsque les restrictions ont été levées. Au cours de la semaine, nous avons fait pas mal de route, nous avons dépensé 400 $ en essence.
ROB : Ma parole, c’est presque le prix d’un billet d’avion.
ROMA : C’est une énorme somme d’argent, et ce qui est vraiment incroyable, c’est l’augmentation. C’est énorme par rapport à il y a deux ans, et je pense que c’est là que la plupart des gens ressentent le choc. Et vous, Rob, combien de temps conduisez-vous?
ROB : Pas beaucoup, en fait. Il y a quelques années, nous avons déménagé dans un endroit plus urbain et nous pouvons faire beaucoup de choses à pied. Nous en sommes vraiment contents. Nous allons souvent d’Ottawa, où nous vivons, à Toronto, où nous avons beaucoup d’amis et de proches. Le coût de ce voyage a probablement presque doublé au cours des 12 à 18 derniers mois. C’est vraiment frappant, lorsque vous voulez faire le plein et que le panneau affiche des chiffres que vous n’aviez jamais vus avant.
Ensuite, vous vous approchez de la pompe et vous voyez que le montant du plein du client précédent est absolument ahurissant. J’ai vu le montant de 200 $ s’afficher sur la pompe. Tout simplement stupéfiant. Je ne sais pas comment les gens font. Alors, Roma, êtes-vous intéressée par un véhicule électrique?
ROMA : Je dois dire sans détour que je ne suis pas une passionnée d’automobile. Je ne pense pas beaucoup aux voitures. Mais je suis très curieuse d’en savoir plus sur les véhicules électriques, et de savoir si, étant donné la hausse du prix de l’essence, étant donné l’augmentation du prix des véhicules à cause des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de COVID et du retour des gens à la conduite automobile. Et vous?
ROB : Eh bien, je pense que notre prochain véhicule sera une sorte de véhicule électrique, très probablement hybride parce que nous avons beaucoup de grande route et je ne veux pas devoir m’arrêter pendant trois heures pour charger le véhicule. Mais c’est évidemment sur ma liste. Je suis curieux.
ROMA : Nous savons qu’il y a des milléniaux et des membres de la génération Z qui vivent en ville et ont d’autres options de transport, et qui ne veulent pas acheter une voiture ou n’en ont pas besoin. Certains jeunes adultes s’efforcent de rembourser leurs dettes et de mettre leurs finances en ordre, et ne peuvent tout simplement pas se permettre d’acheter leur propre véhicule.
ROB : Mais pour ceux d’entre vous qui ont besoin d’une voiture en raison de l’endroit où ils vivent ou de leur mode de vie, des questions importantes se posent sur les moyens de réduire les coûts et le bon moment pour passer à l’électrique. Après la pause, nous nous entretenons avec un expert de l’automobile, notamment sur ce sujet.
ROB : Pour examiner de plus près le marché canadien des véhicules, les coûts de propriété et le potentiel de l’électrique, nous nous sommes entretenus avec Robert Karwel, expert de l’industrie automobile chez JD Power. La première chose que j’aimerais approfondir, Robert, c’est cette perception, courante depuis plusieurs années, selon laquelle les jeunes ne possèdent pas de voitures et ne s’intéressent pas aux vieilles voitures, et constituent sont en quelque sorte une génération post-automobile. Est-ce vrai?
ROBERT : En fait, non. Cela est surprenant, ou pas surprenant, selon la personne. Si vous regardez les données démographiques des acheteurs de véhicules au Canada, quelque chose de vraiment intéressant s’est produit il y a deux ans. C’est à ce moment que, au Canada, les milléniaux ont dépassé les baby-boomers en tant que plus grand groupe démographique dont les membres ont acheté un véhicule neuf.
Ce phénomène a commencé à se manifester il y a deux ans, en 2020. L’année dernière, en 2021, avec la COVID, les gens voulaient un transport sûr, sécurisé, prêt à être utilisé, au bout de leurs doigts, et c’est en grande partie ce qu’offre la propriété d’un véhicule. Vous combinez cela avec la vie et la réalité des jeunes gens qui se marient, qui fondent une famille. Je pense donc qu’à certains égards, il n’est pas vraiment surprenant que nos modes de vie et notre façon de vivre en Occident encouragent les jeunes générations à posséder un véhicule privé. Et je ne pense pas que cela changera de sitôt.
ROB : J’aimerais que nous parlions un peu du coût de la possession d’une voiture. Quel est le coût moyen d’un véhicule à l’heure actuelle, neuf ou d’occasion?
ROBERT : J’ai un peu hésité ici, simplement parce que les prix augmentent si vite et sont maintenant si élevés. Je ne veux pas avoir l’air de me répéter sans cesse, parce que nous avons l’impression de faire exploser sans cesse le plafond du prix des véhicules. Mais je vais tenter de mettre les choses au point pour tout le monde. L’année dernière, pour l’ensemble de l’industrie au Canada. Pour toutes les marques, tous les modèles. Vous savez, en moyenne, un véhicule neuf coûte environ 42 500 $. C’est une hausse de 13 % par rapport à l’année précédente, et d’environ 20 %, ou un peu plus, par rapport à il y a deux ans.
Et maintenant, nous avons tous appris une bonne leçon de base en économie 101 sur l’offre et la demande. Pendant la COVID, la demande initiale de véhicules a chuté d’un coup au début de 2020. Et ensuite, quand les choses ont commencé à s’ouvrir un peu, nous avons assisté à une véritable ruée sur les véhicules neufs. Et tout d’un coup, les constructeurs ont réalisé qu’à ce rythme, nous allions manquer de voitures. Il faut donc commencer à réduire les incitatifs. Nous n’avons pas besoin d’inciter les consommateurs à acheter des voitures. Maintenant, si vous regardez du côté de l’occasion, de manière générale, pour beaucoup de jeunes, et cela a été mon cas, la première voiture était une voiture d’occasion. Leur prix a beaucoup augmenté aussi, en partie à cause de la pénurie.
Le prix moyen des voitures d’occasion au Canada est maintenant de 30 000 $, ce qui représente une hausse de 18 % pour le premier trimestre de cette année.
ROB : Maintenant, passons aux véhicules électriques. Lorsque nous parlons de véhicules électriques, qu’entendons-nous précisément? Car il existe des véhicules hybrides, des véhicules électriques rechargeables et des véhicules hybrides rechargeables. Comment cela fonctionne-t-il?
ROBERT : Chez J.D. Power, nous avons créé une catégorie très large, celle des véhicules à énergie nouvelle. Il peut donc s’agir de n’importe quelle combinaison de véhicules hybrides électriques ou de véhicules hybrides rechargeables. Je vais vous expliquer la situation actuelle, au Canada. Si vous regardez les véhicules électriques purs, qui ne sont dotés d’aucun moteur thermique, ils représentent encore un peu moins de 2 % du marché. Nos données ne comptabilisent pas Tesla, simplement en raison de la façon dont nous recueillons les données, mais nous faisons une hypothèse pour inclure cette marque. Quoiqu’il en soit, les véhicules électriques représentent probablement un peu moins de 3 % du marché. Si on tient compte des véhicules hybrides et des véhicules hybrides rechargeables, nous obtenons environ 9 % du marché canadien. Donc, un peu moins de 10 % des véhicules vendus sont ce que nous appelons des véhicules à énergie nouvelle. Cette catégorie est en croissance, même si elle ne représente qu’une petite fraction du marché. Vous avez l’impression qu’un tiers de vos voisins ont un véhicule électrique. Ce n’est pas le cas. Ce n’est que 2 % du marché. C’est dans cette direction que nous allons. Personne ne le nie. Nous devons nous rappeler que c’est un processus lent. Il va prendre du temps. Et ce n’est pas encore une technologie très répandue. Elle est sur le point de l’être, mais elle ne représente que 2 % du marché.
ROB : Quelle est la différence de coût entre un véhicule électrique et un véhicule à essence, également appelé véhicule thermique? Pour les auditeurs qui ne le savent pas, un véhicule thermique est un véhicule à moteur à combustion interne.
ROBERT : Il faut examiner les différents segments. Je choisis donc le segment le plus populaire au Canada, celui des VUS compacts, c’est-à-dire la catégorie du Honda CRV, de la Ford Escape et du Jeep Compass. Tous ces véhicules appartiennent au segment des VUS compacts. Le prix au comptant du VUS compact à moteur thermique moyen est d’environ 38 000 $, alors que le modèle électrique équivalent est de 58 000 $. Il y a donc une différence de près de 20 000 $ entre les deux. En tant que consommateur, vous devez donc vous poser la grande question suivante : voulez-vous économiser de l’essence ou voulez-vous économiser de l’argent ? Et combien vous consacrez à votre véhicule, car ce sont en fait deux aspects très différents. Pour le consommateur qui veut économiser de l’argent, il est toujours avantageux d’envisager l’achat d’un véhicule thermique, car la mise de fonds initiale est beaucoup moins élevée. Oui, les coûts de fonctionnement seront plus élevés, pour le moment, compte tenu des prix actuels de l’essence et de l’électricité. Mais si la préoccupation première est le budget, et c’est évidemment le cas de bon nombre de membres de la génération du millénaire et de la génération Z, entre autres générations. Actuellement, vous économisez plus d’argent en achetant un véhicule traditionnel à moteur à essence plutôt qu’un véhicule électrique. Nous ne disons pas qu’il n’y a pas de raisons d’acheter un véhicule électrique. Il y en a évidemment, mais je veux ici faire la différence d’obligations financières qu’il peut y avoir entre les deux catégories.
ROB : Alors, Robert, je suis sorti tôt ce matin pour aller courir, et j’ai vu que l’essence était à un dollar soixante-seize. Combien de temps faut-il pour récupérer le coût plus élevé d’un véhicule électrique par rapport à un véhicule à essence?
ROBERT : L’augmentation du prix de l’essence raccourcit un peu cette attente. Traditionnellement, au cours des dernières années, nous pensons en terme de temps qu’il faudrait pour rentabiliser le coût d’achat plus élevé d’une voiture électrique. La fourchette était d’environ dix ans. Cette durée va commencer à diminuer dès maintenant, si l’on considère que les prix de l’électricité vont rester constants. Mais elle est encore considérable. En fait, on constate que nous vivons une année charnière sur le marché des véhicules électriques. Il va y avoir beaucoup plus de concurrents sur le marché. Pour moi, c’est une vague qui est encore à venir. Les vagues vont transformer le marché. Elles vont changer la dynamique, mais cela va se faire lentement. Il faut du temps pour qu’elles se construisent. Donc, en fait, je peux dire que nous y sommes presque. Mais pas encore tout à fait. Cela reste encore à venir.
ROB : Les jeunes sont préoccupés par le coût de la propriété d’une voiture, mais aussi par l’environnement. Expliquez-nous un peu le rôle des véhicules électriques à l’égard de cette préoccupation. Une voiture hybride est-elle suffisamment respectueuse de l’environnement? Ou faut-il une voiture entièrement électrique pour être vraiment respectueux de l’environnement?
ROBERT : C’est une excellente question. Il y a beaucoup de choses que les consommateurs peuvent faire, et les jeunes et ceux qui achètent leur première voiture peuvent se le rappeler la première règle d’or est d’acheter une voiture avec un petit moteur. Par exemple, n’achetez pas un véhicule utilitaire sport de taille moyenne qui peut accueillir sept personnes si vous n’en avez pas besoin. Achetez quelque chose comme une Honda Civic, une voiture compacte, très efficace, car son petit moteur ne consomme pas beaucoup d’essence, et elle est facile à acheter et à acquérir. Bien sûr, le fait de passer à une voiture hybride permet de consommer moins de carburant. Le prix d’achat du véhicule sera un peu plus élevé, mais pas autant que celui d’un véhicule entièrement électrique. Et puis, avec un véhicule entièrement électrique, les avantages pour l’environnement liés au fait que vous ne consommez pas d’essence sont évidemment élevés, mais ils doivent être compensés par la fabrication de la batterie, la chimie et la métallurgie nécessaires à ces véhicules. Évidemment, il reste un avantage net. Mais je rappelle toujours aux acheteurs d’une première voiture qu’il ne faut pas négliger les avantages pour l’environnement qu’il y a à envisager un véhicule d’une catégorie plus petite, un véhicule plus léger, un véhicule avec un moteur plus petit, car tous ces éléments apportent des avantages pour l’environnement. Je dirais donc que le véhicule présente le maximum d’avantages pour l’environnement. Mais les hybrides sont une excellente solution. Et vous savez, si vous êtes vraiment soucieux de votre budget, le simple fait d’acheter un véhicule plus petit et plus léger constituera également un avantage.
ROB : On a l’impression que les véhicules électriques constituent un véhicule pour l’élite. Il faut être très fortuné pour pouvoir s’en payer un. Ce n’est pas vraiment quelque chose qu’une jeune acheteur pourrait envisager. La réalité correspond-elle à cette idée? Le prix est-il si exclusif que les jeunes ne peuvent pas vraiment envisager d’en acheter une? Ou croyez-vous que cela peut être réalisable pour quelqu’un qui achète son premier véhicule?
ROBERT : C’est quelque chose de réalisable. L’élément fondamental qui a changé au cours de la dernière année et demie, avec les véhicules électriques, c’est que beaucoup plus de Canadiens sont prêts à les financer à long terme. Et nous savons que le financement à long terme pose des problèmes. Mais comme nous constatons que les véhicules électriques sont plus souvent vendus avec un tel financement, je pense que cela commence à démontrer que les Canadiens font davantage confiance à cette technologie. Vous pouvez financer votre véhicule sur quatre-vingt-quatre mois, et vous pouvez vous engager parce que vous n’aurez pas de problème de batterie ou de moteur avec le véhicule. Ensuite, que se passe-t-il lorsque vous ouvrez cette porte et que de plus en plus de gens acceptent de financer le véhicule sur quatre-vingt-quatre mois? L’écart entre les paiements mensuels commence à diminuer. Et le véhicule devient plus accessible.
Je dirais qu’à l’heure actuelle, oui, la majeure partie du marché se concentre sur les véhicules électriques à prix élevé. La technologie n’est pas encore très répandue. Nous y sommes presque, mais cela va prendre un peu de temps. Il ne fait pas de doute que nous faisons des percées auprès des jeunes consommateurs qui ont plus d’options que jamais parce que, dans certains de ces segments, les petits VUS par exemple, l’écart est très limité et, avec certains des instruments financiers disponibles, il peut rendre l’acquisition d’un véhicule un peu plus facile. Il ne faut pas prendre les gens pour des idiots. Oui, cela reste plus cher, mais c’est le consommateur qui fait ces choix.
ROB : Que pensez-vous de l’idée de louer un véhicule électrique si cela fait baisser le coût initial et que, dans trois ou quatre ans, vous pouvez passer directement à une version beaucoup plus récente du même véhicule?
ROBERT : Tout à fait. Vous soulevez un point important, Rob. Je vais commencer parce que nous avons parlé du financement à long terme. Je le rappelle à tout le monde. Le financement à long terme est excellent, un taux d’intérêt annuel bas est très avantageux, si vous pouvez vous engager à acheter le véhicule. Ce que vous ne voulez pas, c’est vous retrouver dans une situation dans laquelle vous avez acheté un nouveau véhicule, en le finançant à long terme, puis vous vous mariez, ou vous attendez des enfants. Vous devez donc acheter une autre voiture, et vous vous retrouvez en position de faiblesse parce que la valeur de votre voiture actuelle est inférieure au montant du prêt qui reste à payer. Ce que les consommateurs peuvent faire, notamment les jeunes Canadiens, c’est envisager le crédit-bail. Parce qu’avec le crédit-bail, même si le taux d’intérêt est généralement un peu plus élevé, vous vous engagez pour une période beaucoup plus courte, habituellement 48 mois. Il existe de nombreux types de contrats. Des contrats de 36, ou même 24 ou 27 mois sont disponibles. C’est un engagement plus court qui offre un peu plus de possibilités d’adapter votre paiement si vous pouvez vous engager à réduire le kilométrage prévu au contrat. Par exemple, si vous roulez moins, si vous travaillez à domicile ou si vous avez un aménagement hybride pour votre travail. Vous voulez toujours le véhicule, mais il va rester devant chez vous peut-être plus souvent qu’avant la COVID. Cela vous aidera à gérer votre paiement et votre budget mensuel.
ROB : Merci, Robert. Après la pause, nous nous entretenons avec un membre de la génération Z qui a récemment acheté un véhicule électrique pour économiser de l’argent. Et ça marche bien pour lui.
DOMINIC : Bonjour, je m’appelle Dominic. J’ai 24 ans et j’habite à Gatineau, au Québec. Je travaille dans le domaine de la vente de voitures neuves.
ROMA : Pour la petite histoire, Dominic n’est pas représentant pour la marque du véhicule qu’il a acheté. Mais il connaît bien les voitures, et il utilise la sienne presque tous les jours.
DOMINIC : J’utilise sans doute mon véhicule personnel en majorité pour aller à mon travail. Dans 95 % des cas, je fais un trajet très court de quatre ou cinq kilomètres dans chaque sens. Le reste de l’utilisation se résume, je dirai, à un ou deux voyages par an avec le véhicule.
ROMA : En avril 2021, Dominic a acheté son premier véhicule électrique.
DOMINIC : Mon véhicule électrique est une Chevrolet Bolt EV 2021. Le prix affiché était d’environ 47 000 $. Mon véhicule précédent était une Toyota Corolla 2020 à hayon. Je l’avais payée 31 000 $.
ROMA : Un saut de 16 000 $ peut sembler raide. Vous pourriez donc être surpris que Dominic ait décidé de passer à l’électrique pour économiser de l’argent.
DOMINIC : Ce qui m’a le plus attiré, c’est qu’à peu près au moment où le prix de l’essence a recommencé à augmenter, en 2021, après les creux de 2020, j’ai commencé à examiner les options de véhicules électriques et hybrides. Et les Québécois ont droit à des crédits de 13 000 $ pour l’achat d’un véhicule électrique neuf. En appliquant ce montant au prix d’achat du véhicule, puis en le comparant aux paiements que je faisais pour mon véhicule actuel, en tenant compte du fait que je faisais le plein toutes les deux semaines, il était totalement logique d’opter pour un véhicule électrique, puisque les économies d’essence ramenaient mes dépenses mensuelles pour le véhicule à un montant inférieur à ce que je dépensais pour ma voiture thermique, sans tenir compte des coûts d’entretien du véhicule.
ROMA : Vous avez bien compris : ses dépenses mensuelles ont diminué.
DOMINIC : La décision d’acheter un véhicule électrique était avant tout une décision économique, en tenant compte de toutes les dépenses, comme le paiement mensuel, l’assurance, les frais d’essence et l’entretien. Il s’est avéré que mon véhicule électrique coûte un peu moins cher, en plus d’être un peu mieux équipé que mon véhicule précédent. Et il est un peu moins source d’inquiétude, car il y a moins de pièces mécaniques, moins d’éléments qui peuvent tomber en panne et dont je dois m’inquiéter.
DOMINIC : Une fois toutes les dépenses prises en considération et les chiffres définitifs calculés, je dirais que la différence n’était pas de plus de 12 $. La différence entre le montant que j’allais payer toutes les deux semaines pour le nouveau véhicule et celui que je payais actuellement pour ma Toyota Corolla.
ROMA : Comme la plupart des Canadiens, Dominic a financé sa voiture pour ne pas avoir à vider son compte bancaire. Mais il a bénéficié de certains avantages qui dépendent FORTEMENT de son lieu de résidence.
DOMINIC : Pour ma part, j’ai eu beaucoup de chance. Il y a quelques bornes de recharge pour voitures électriques dans les stationnements du complexe d’appartements où je vis. Je n’ai donc rien payé pour charger le véhicule ni pour installer une borne, par exemple. Mais il est très rare de trouver des immeubles où il y a des bornes de recharge pour les résidents. Je n’ai donc rien eu à payer pour la recharge. Il s’agit de bornes standard à 220 volts. Il faut donc compter environ huit heures pour une charge complète.
ROMA : L’installation d’une borne pour la recharge d’un véhicule électrique à la maison peut coûter quelques milliers de dollars. Et si vous vivez dans une copropriété, vous n’avez peut-être même pas cette possibilité. En outre, les résidents du Québec et de la Colombie-Britannique bénéficient d’un rabais provincial important pour l’achat d’un véhicule électrique, en plus du rabais fédéral.
DOMINIC : Ainsi, pour un résident du Québec, les 13 000 $ comprennent 8 000 $ de la province de Québec et 5 000 $ du gouvernement fédéral. C’est le concessionnaire qui s’occupe de demander la subvention du gouvernement fédéral, sans que le client n’ait à remplir un formulaire. En général, il s’en occupe sur place, et vous n’avez rien à faire. En tout cas, cela a été le cas pour moi. Et c’est ce que tout le monde semble avoir dit également. Pour la subvention pièce provinciale, j’ai dû remplir un formulaire de quelques pages, sur le site web prévu à cet effet. Mais le concessionnaire a pu déduire le prix chez lui et recevoir lui-même le remboursement du crédit.
ROMA : Avec les incitatifs gouvernementaux qui réduisent le prix d’achat, il n’est pas surprenant que les véhicules électriques soient les plus populaires au Québec et en Colombie-Britannique. Mais le prix n’est pas la seule préoccupation à l’égard des véhicules électriques. Beaucoup s’inquiètent de la durée de vie de la batterie.
DOMINIC : J’avais évidemment des réserves quant à la durabilité de ces véhicules jusqu’à ce que je commence à faire des recherches un peu plus sérieuses à leur sujet. Cependant, mes recherches m’ont fait réaliser que les batteries, surtout dans les véhicules électriques modernes, sont activement refroidies et chauffées avec un liquide de refroidissement similaire à celui que l’on trouve dans un véhicule thermique. Je me suis vite rendu compte qu’il y a des voitures qui ont 300, 400, voire 500 000 kilomètres, qui ont été utilisées comme taxis ou comme navettes, et que les batteries tiennent encore très bien le coup. Elles se dégradent très peu. Elles tiennent toujours la charge. Elles ne sont pas tombées en panne. Ce dont beaucoup de gens ne tiennent pas vraiment compte, c’est que si une batterie tombe en panne vers, disons, quatre ou cinq cent mille kilomètres, une batterie pour un véhicule électrique coûte entre, disons, dix et vingt mille dollars pour les modèles les plus abordables sur le marché aujourd’hui, à peu près comme le remplacement d’un moteur et de la transmission pour une voiture thermique, qui auront probablement lâché à ce moment-là. C’est à peu près aussi cher, en fait, mais la plupart des gens ne garderont jamais leur voiture jusqu’à ce stade et ne pourront donc jamais vraiment se rendre compte de la durabilité du véhicule électrique à long terme. Ce qui est sûr, c’est que j’ai rencontré de nombreuses personnes dont les véhicules ont un kilométrage très élevé et je dirais que la durabilité n’est pas un problème.
ROMA : Il y a une autre préoccupation, c’est la distance que les véhicules peuvent parcourir avec une seule charge.
DOMINIC : L’autonomie que j’obtiens avec une charge complète dépend vraiment des circonstances, et notamment de l’endroit et de la période de l’année. Le meilleur scénario, c’est l’été en ville. Cela dépend aussi du modèle du véhicule. Avec ma voiture, j’ai environ 490 kilomètres d’autonomie.
Le pire scénario, c’est sans doute l’hiver, quand il fait moins 20 degrés Celsius ou moins sur l’autoroute. Là, mon autonomie peut baisser jusqu’à 220 kilomètres avec une charge.
ROMA : Cela peut être un problème pour les personnes qui vivent en dehors des grandes villes et qui font beaucoup d’autoroute. Mais ce n’est pas un problème pour Dominic.
DOMINIC : Je dirais que l’autonomie est tout à fait acceptable 99 % du temps, mais qu’il reste un pour cent, par exemple pour les très longs trajets, de huit heures, par exemple. Cela peut devenir un trajet de 12 heures, parce que vous devez prévoir que chaque recharge va vous prendre au moins 40 ou 50 minutes pour revenir à 80 % de la capacité du véhicule. Cela ajoute donc un peu à la durée du voyage, et c’est aussi un peu stressant, de savoir que vous devez vous rendre à votre prochain arrêt de recharge et que vous devez vous assurer d’avoir toujours assez d’électricité. Je ne dirais pas que c’est si différent que de s’assurer que l’on a assez d’essence pour se rendre à destination ou à la prochaine station, mais c’est certainement une période d’adaptation psychologique pour passer à l’étape suivante : « Ça y est, je n’aurai plus besoin de faire le plein d’essence. Je n’aurai plus besoin que de faire le plein d’électricité. »
ROMA : De la même façon que Dominic a modifié son état d’esprit pour se brancher au lieu de faire le plein, les véhicules électriques commencent à devenir un choix plus économique plutôt qu’un pur article de luxe. Ce qui est un luxe pour Dominic, c’est d’éviter les stations-service.
DOMINIC : Ce que je préfère, dans le fait de posséder un véhicule électrique depuis un an, c’est, je dois le dire, de m’être libéré des stations-service. C’est très agréable de savoir que je n’aurai plus jamais à me soucier de faire le plein d’essence de la voiture. Je n’aurai plus jamais à regarder le prix de l’essence ou à m’inquiéter de ses fluctuations. L’entretien est également beaucoup plus facile. Je n’ai pas besoin de prendre du temps pour aller à un rendez-vous pour un changement d’huile ou l’entretien pour le véhicule. Je suis débarrassé de cette corvée. Tout ce qu’il faut, c’est la rotation des pneus, une ou deux fois par an. Et le silence du véhicule, alors. La voiture est vraiment très, très silencieuse. Évidemment, il n’y a pas de moteur qui fait beaucoup de bruit, et beaucoup de gens sont surpris par la puissance! En réalité, les véhicules électriques sont beaucoup plus puissants et plus rapides que les véhicules à essence. Un grand plaisir de conduite, donc.
ROMA : Qu’on le veuille ou non, un véhicule est l’une des dépenses les plus importantes, et un mal nécessaire, pour de nombreux Canadiens. La location ou l’achat d’une voiture plus petite peut aider à réduire les coûts, mais les véhicules électriques semblent de plus en plus à la portée des consommateurs. Dominic a trouvé le moyen de s’acheter un véhicule électrique. Alors Rob, est-ce faisable pour la plupart des gens, ou les véhicules électriques sont-ils encore un luxe?
ROB : Je pense que ce qu’il faut reconnaître, c’est que la catégorie des véhicules électriques est très large et qu’il y a beaucoup de prix différents. Par exemple, une voiture hybride peut être étonnamment abordable pour quelqu’un qui cherche à entrer sur le marché des véhicules électriques. N’oublions pas que si le prix élevé de l’essence vous préoccupe, vous avez toujours la possibilité d’acheter un petit véhicule économe en carburant. Amusant à conduire. Non, vous ne serez pas aussi haut que dans un VUS, mais vous consommerez beaucoup moins d’essence.
ROMA : Et il faut garder une chose à l’esprit, et c’est notamment le cas pour nous, nous vivons en ville et nous stationnons notre voiture dans la rue. Donc, aucun type de véhicule qu’il faut brancher ne sera adapté pour nous. Ni d’ailleurs pour beaucoup de jeunes qui sont locataires ou qui déménagent souvent. Il y a donc de nombreuses raisons pour lesquelles il est peu commode ou difficile pour les gens d’opter pour un véhicule électrique. Cela dit, c’est bien dans cette direction que nous nous dirigeons.
ROB : Voici donc ce que je retiens sur ce sujet. La plupart d’entre nous auront un véhicule électrique, que ce soit pour lutter contre les changements climatiques ou pour éviter le prix élevé de l’essence. Mais pour l’instant, les véhicules électriques peuvent être beaucoup trop chers pour les jeunes adultes. Solution : optez pour le véhicule à essence le moins cher du moment et économisez pour acheter un véhicule électrique plus tard.
ROMA : Merci d’avoir écouté cet épisode de Test de résistance. Cette émission a été produite par Kyle Fulton, Emily Jackson et Zahra Kozhema. Notre productrice exécutive est Kiran Rana. Merci à Dominic et à Robert Karwel d’avoir été avec nous cette semaine.
ROB : Le son au début de l’émission provient des utilisateurs TikTok @thehunterathome, @canada.bama et @jimmerplslikeme. Merci de nous avoir fait rire!
ROMA : Vous trouverez Test de résistance en anglais (Stress Test) sur Apple Podcasts, Google Play, Spotify ou votre application de baladodiffusion préférée. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le avec un ami.
ROB : Dans notre prochain épisode de Test de résistance : Vous avez fait tout ce qu’il fallait : vous avez mis de l’argent dans votre compte d’épargne, vous avez vécu frugalement. Mais vous n’arrivez pas à vous débarrasser de l’impression que vous n’arriverez jamais à avancer dans ce monde où que le coût du logement et l’inflation montent en flèche. La classe moyenne est-elle morte au sein de la génération du millénaire?
ROMA : En attendant, retrouvez-nous sur le Globe and Mail point com. Merci à toutes et à tous de nous avoir écoutés.